A l’occasion du salon Solutions Ressources Humaines, le cabinet Markess a renouvelé l’étude qu’il avait menée, en 2011, sur les solutions RH en mode SaaS. En trois ans, le SaaS a fait une belle percée chez les DRH. En 2014, 82 % des 145 décideurs RH interrogés se disent familiers avec ce terme. Presque deux fois plus qu’en 2011.
Les usages ont également évolué. Alors que le recours au SaaS concernait avant tout des processus administratifs tels que la paie et l’administration du personnel, les DRH n’hésitent plus à mettre dans le nuage des fonctions plus stratégiques. En tête des priorités, 28 % des sondés assurent la gestion des entretiens annuels, des objectifs et des performances en mode SaaS ou envisagent de le faire. Le recrutement et la gestion des congés et des absences arrivent peu après.
Sur les arguments qui ont penché en faveur du SaaS, les DRH mettent en avant – assez classiquement – la simplicité d’usage, la linéarité des coûts (par abonnement), la réactivité de l’éditeur et la rapidité de déploiement. Pour illustrer ce dernier aspect, Hyatt a fait appel à la solution Yourcegid RH On Demand de Cegid quand le groupe hôtelier a repris la gestion de quatre grands établissements de luxe. Il fallait en moins de 3 mois mettre en place les nouvelles règles de paie pour ces 2000 nouveaux salariés, sans rupture de traitement.
Pas de déploiement en mode big bang
Le mode de SaaS permet aussi d’uniformiser et de professionnaliser les pratiques RH pour les entreprises multisites. Dans le cas de McDonald’s, le processus de recrutement des managers de chaque restaurant reposait sur une pré-sélection manuelle des candidats avant l’organisation d’entretiens en face à face. Avec le passage à l’outil d’évaluation Kenexa BMQ d’IBM, le taux d’embauche est passé de 1 candidat sur 9 recruté à 1 sur 6 et le turnover a diminué.
« L’informatisation des RH reste encore hétérogène, certains processus sont encore gérés sur des tableaux Excel, voire manuellement, observe Hélène Mouiche, analyste senior chez Markess et auteur de l’étude. Avec le SaaS, on n’est pas dans un déploiement en mode big bang mais dans l’ajout progressif de modules fonctionnels. »
L’assureur Aviva a, lui, décidé de remplacer tous ces logiciels traditionnels (en mode licence) par la solution Human Capital Management de Workday. Soit un système d’enregistrement unique et des fonctionnalités en libre-service pour ses 36 000 salariés répartis dans 21 pays. Notamment le suivi des congés depuis un terminal mobile. Les coûts informatiques auraient été, par ailleurs, réduits de 40 à 50 %.
Les DSI reviennent dans la boucle
Bien sûr, tout n’est pas rose et les sujets délicats de la réversibilité du contrat comme de la sécurité et de la confidentialité des données personnelles doivent être appréhendés en amont. Mama Shelter qui gère quatre résidences hôtelières en France a décidé de réinternaliser la paie en mode SaaS jugeant le traitement en mode externalisé (BPO) insatisfaisant. La société a retenu l’éditeur-intégrateur français Talentia Software avec, entre autres bénéfices, une souveraineté des données localisées en France.
A ce titre, on se réjouira du retour en grâce du DSI. En 2014, plus de neuf décideurs RH interrogés sur dix mentionnent l’intervention de leur DSI dans leurs projets RH en mode SaaS contre un peu plus de six sur dix en 2011. « Si les projets ont été initiés voire gérés par les DRH – les plus grandes disposant d’une équipe SIRH – les DSI sont aujourd’hui co-décisionnaires », note Hélène Mouiche.
Les principales interventions de la DSI portent sur l’accompagnement de la DRH dans la mise en place de ces solutions, la gestion de l'intégration des solutions RH en mode SaaS au système d’information existant et l’aide au choix du prestataire.
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